Gabon
Le Gabon a annoncé jeudi son intention de retirer ses quelque 450 soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique, la Minusca, une décision qui fait suite à des manquements constatés dans ce contingent, selon un responsable à New York.
“Le ministre (de la Défense) a sollicité l’accord du Conseil des ministres pour le retrait des forces gabonaises de la République centrafricaine eu égard au retour progressif de la paix et de la stabilité dans ce pays frère”, indique un communiqué officiel du gouvernement. Ce texte précise que le Conseil des ministres a instruit les ministères concernés d’entreprendre les démarches relatives à ce retrait.
Si cette décision, regrettée à New York, était appliquée, elle devrait se concrétiser en juin à l’occasion d’une prochaine rotation de troupes, a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable au siège des Nations unies.
Avec le contingent gabonais, il y a eu “des problèmes d‘équipement et d’abus sexuels”, a ajouté ce responsable sans vouloir élaborer.
La décision du Gabon tombe mal pour l’ONU et sa mission en Centrafrique, qui a été renforcée à l’automne 2017 de 900 hommes par le Conseil de sécurité de l’ONU pour faire face à une dégradation de la situation sécuritaire. La Minusca a besoin “de plus de muscle”, selon le même responsable de l’ONU.
Un contingent du Rwanda a été déployé dans le pays mais l’ONU attend toujours une décision politique du Brésil sur l’envoi de troupes.
Des problèmes de “discipline” et de “performance” ont par ailleurs été signalés pour les contingents marocain et mauritanien déployés en Centrafrique, a-t-on précisé de même source.
Le Gabon, qui dispose de 444 soldats au sein de la Minusca, a participé à la force de l’ONU en Centrafrique depuis son lancement en 2014.
“Les Nations unies respectent le choix du gouvernement gabonais et des discussions ont été engagées sur le calendrier du retrait de ce contingent dans des délais raisonnables”, a réagi auprès de l’AFP Hervé Verhoosel, directeur de la communication de la mission onusienne, à Bangui.
M. Verhoosel a rappelé que l’engagement des Etats membres dans une opération de maintien de la paix était “un exercice volontaire”, et que la contribution gabonaise avait été “très appréciée”.
Abus sexuels
Des soldats gabonais en Centrafrique ont été accusés d’avoir commis des abus sexuels. Fin 2016, le gouvernement gabonais avait annoncé l’ouverture d’enquêtes après l’identification par l’ONU d’une quinzaine de soldats gabonais soupçonnés d’avoir commis des agressions sexuelles en 2014 et 2015.
Depuis son déploiement, la Minusca fait face à une avalanche d’accusations d’agressions sexuelles, qui a déjà entrainé le renvoi de plus de 600 soldats du Congo Brazzaville en 2017.
En novembre, le Conseil de Sécurité a acté un renforcement de 900 militaires de la Minusca, déjà forte de 12.500 hommes.
Mais si des négociations ont eu lieu avec plusieurs Etats membres, le Brésil notamment, aucun pays n’a encore annoncé l’envoi de renforts en Centrafrique.
En janvier, une enquête interne de l’ONU avait recommandé un changement de stratégie de la Minusca pour une meilleure protection des civils, dans ce pays embourbé dans un conflit meurtrier depuis 2013.
L’Etat n’y a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail, dans l’un des pays les plus miséreux au monde.
AFP
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